Un grand lit rouge, des draps blanchit de sueur et de liqueur amoureuse. Des rideaux trop petits. Une pièce qui étouffe. Et un cri qui étrangle. Un plafond trop bas. Des nuages qui rêvassent et l'envie de s'échapper pour ne plus jamais repartir. L'envie de courir sur des marches sans s'arrêter. De te voir gagner. Crier, encore. Un cri qui assoiffe, un cri qui affame. Un cri silencieux. On crie en agissant. On ne mange plus jusqu'à ce que les autres se retournent. "Tu n'as pas un peu maigri?" Oui, j'ai un peu crier ces dernier temps. Derrière les voiles d'une violence qu'on ne peut même pas toucher du doigt. Qu'on ne peut plus désigner. On peut juste se souvenir. La violence silencieuse, arrêter de se laisser vivre. Refuser de se maintenir en vie. Ne plus en ressentir le besoin. Manger pour quoi faire? Se sentir toute propre. Se sentir toute folle. Perchée sur une montagnes d'espoirs sur le point de s'écrouler. On attend la révélation. Les yeux grands ouverts sur le réveil du rêve qui inquiète. On cherche tout plein de choses a dire. On veut vomir tout ce qui traîne dans notre tête. On l'extirpe avec des mots. Les mots on cette puissance qu'on ne trouve pas dans les pensées. On les articule, on les mâche, on les recrache, on les débecte, on les souffre. On les meurt. Il nous tuent. Après, ça va mieux. On a tout sorti de notre putain de tête malade. Alors on se contente de vivre. On sourit parce que ce soir, on regarde DiCaprio à moitié à poil en lisant la reproduction des punaises de lits que William nous a envoyer. On sourit parce que cette nuit on parle. Cette nuit on se maintient digne, on a plus peur de soit, de ce que notre tète va bien pouvoir inventer. On regarde le sourire tordu d'une lune qui se veut rassurante. Je te vois, je te rêve, je t'attrape. Attraper un sourire. Courir puis l'atteindre. Je t'attrape, ton sourire de chat, je lui donne. Tiens, tu vois? Je vais bien. Alors chante. C'est tout ce que tu sais faire et moi aussi. Mais nos voix, elles sont pas compatibles. J'irais chanter sur les cordes de la guitare de Raphaël. J'irais morde un bout de cette vie qui me regarde. Je l'avale toute entière et je boit ses larmes jusqu'à la dernière. Un jour ou l'autre je les pleurerais, ces larmes que j'ai but. J'irais sur une montagne plus haute que les nuages. Je tuerais ton souvenir comme j'ai tuer le sien. Je vous tuerais, mes amours. Dans ma tête, vous êtes révolus. Dans ma tête, vous êtes des souvenirs. Ces livres poussiéreux qu'on ouvre quand on a trop pleurer pour résister. Parce que tu vois, c'est ça pardonner. Jeremy, je ne te pardonnerais jamais. Je te laisse trois mois pour revenir. Putain, tu es celui qui répond a mes phrases sans queues ni tête. S'il te plaît. Trois mois. Ou je viens te chercher. Penser a eux, pour oublier les vrais problèmes. Des problèmes? Mais ou ça bordel! Tu les étales sur une tartine trop grande, tu les aplati pour en faire une feuille qu'on passe sous la porte du possible. Moi, j'ai pas de secrets pour personne. On lit en moi comme dans un livre ouvert. Mais c'est moi qui tourne les pages. Et si le chapitre s'avère ténébreux c'est bien dommage. Moi, j'ai pas envie d'être quelqu'un d'autre, je n'envie personne. Je veux juste vivre ma vie, tu sais? Et ça me fait peur de faire des shemas si abstraits. Tu sais. Je te jure que même si tu es le garçon qui m'a fait le plus de mal sur terre. Le plus violemment, je pleurerais plus à cause de toi. Je me l'interdit. C'est terminé.
"-Tu me cherche?
-Oui. Je te trouve?
-Oui.."
"-Non mais attends, parce que moi tout ce que je veux tu sais, tout ce qui m'importe c'est pouvoir compter sur toi, t'avoir quand je vais mal tu sais, le reste je m'en fou, je veux pas être ta copine, on peut pas être copain, mais je veux compter sur quelqu'un. Je veux que ce soit toi.
-Ça, ça changera jamais."
"-Le hasard serait disponible vers quelle heure?"
"-Fait moi un bisou.
-Non.
-Mais pourquoi?
-Tu l'as pas mérité. Fait quelque chose de spécial."
"-Et maintenant?
-..."
-tes bisous, tes bisous, tes bisous, tes bisous, tes bisous, bordel...-
"-Pourquoi tu veux pas que j't'en fasse?
-C'est moi qui t'embrasse."
"Ça veux dire quoi?"
...
"J'en sais rien."
...
"Quel con."
"On se revoit vite."
MENTEUR. MENTEUR. MENTEUR.
La pesanteur des mots, c'est comme l'attraction de ta peau contre la mienne, ça s'explique, on s'en fou. Pourquoi comprendre quand on ne le désire pas?
Tombe malade, c'est ta faute.